Si l'objectif affiché de 100 joueurs n'a pas été atteint (76 présents de 11 nationalités), la qualité était au rendez-vous à Lille avec pas moins de 40 joueurs de série « joker » dont 5 champions du monde de classique plus 4 champions du monde de duplicate ! L'occasion idéale donc pour les amoureux du Scrabble classique d'affronter les meilleurs tout au long des trois journées et des 24 parties de ce tournoi hors normes (du moins pour ceux qui n'avaient pas choisi d'organiser leur master régional ce week-end-là...).
Après une première journée morose (4 victoires pour 5 défaites), un dimanche nettement plus favorable m'a permis de recoller au peloton (7-2) et d'accrocher à mon tableau de chasse quelques scalps de valeur (FX Adjovi, MH Gandy, H Bohbot, H Brahim). Onzième avant la dernière journée, je pouvais encore espérer une place d'honneur mais le lundi fut plutôt catastrophique (4 lourdes défaites en 6 matchs). Manque de réussite ou erreurs dans le jeu ? On ne le saura jamais, probablement un peu des deux... Car si pour bien figurer il faut un peu de chance, il faut aussi très bien jouer, ce qu'ont su faire les deux finalistes Khali Abakar Tahir et Kevin Meng (eh oui une fois de plus pas de Français dans le coup...). Il fallait aussi tenir la distance et si Kevin a manqué de lucidité en finale c'est en grande partie parce qu'il était épuisé après ce marathon.
Ce tournoi organisé par la société MSI (Mind Sports International) et la FISF (un grand merci à Jean-François Himber et Franck Maniquant) s'inscrivait dans un ensemble plus large de manifestations. Parallèlement se déroulaient le championnat du monde de Scrabble hispanophone et le championnat « jeunes » anglophone. Il en résultait une ambiance un peu bruyante mais cela permettait des échanges intéressants (du moins pour ceux qui sont moins nuls que moi en matière de langues étrangères). Dommage qu'on n'ait pas pu profiter pour la finale de leur jeu connecté (les chevalets et le plateau reconnaissent les lettres, ce qui permet une retransmission vidéo de qualité), Larousse n'ayant pas accordé l'autorisation d'utiliser l'ODS. Quelle stupidité !
Ce fut aussi l'occasion, et ce n'est pas le moindre mérite de cette épreuve, pour des pointures du duplicate de se frotter à cette autre forme de jeu. La jeune génération en particulier était bien représentée (Samson, Gaston, Romain...). Il y a là un potentiel de revalorisation du classique qu'il faut exploiter. Pourquoi pas, par exemple, instaurer un championnat du monde combiné qui prendrait en compte les résultats dans les deux épreuves* ? Il est également indispensable de « professionnaliser » l'organisation des épreuves de classique, avec en particulier la présence permanente d'un arbitre pour superviser la salle. C'est le seul moyen d'éviter que des différends - ou des arrangements - entre joueurs ne viennent perturber le bon déroulement de l'épreuve.
* à Agadir l'addition des places aurait donné le classement suivant : 1 Nigel Richards (7), 2 Jean-François Lachaud (26), 3 Yao-Luc Koffi (35).
